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Rivière d'Ain.été 2003 ( secteur Ponçin )
Constats et actions demandées (pdf - 79Ko)
Qualité de l'eau
En 2002 nous avons commencé à nous intéresser aux disfonctionnements majeurs de la basse rivière d’Ain, et en particulier aux problèmes de désoxygénation qui impactaient particulièrement notre secteur.
Nous avons, pour commencer, fait l’état des lieux des mesures et données scientifiques existante.
Surprise : rien de disponible concernant notre secteur. Les mesures accessibles ne concernaient que l’aval de Pt D’Ain ! Pourtant une station de mesure existait bel et bien depuis longtemps à la Cueuille (500m en aval du barrage d’Allement et 13 km en amont de Pt d’Ain).
Avec obstination, nous avons cherché à comprendre auprès des administrations concernées le pourquoi de cette situation. Officieusement, on a fini par nous laisser entendre que la station n’était plus exploitée car les résultats des mesures étaient toujours à peu près les mêmes, qu’ils étaient mauvais, et donc sans intérêt !
Entre temps, nous avions décidé de faire nos propres investigations. Nous avons jugé pertinent et décidé de mesurer nous mêmes trois paramètres qui sont directement influencés par les retenues de barrage EDF et qui sont de bons indicateurs de l’état de santé de la rivière : l’oxygène dissous (en mgO2/l), le pourcentage de saturation de l’eau en oxygène (en % O2) et la température (en degrés Celsius).
Notre intention était de ne pas nous limiter à une simple étude de la situation, mais également de nous battre pour que des solutions soient apportées pour améliorer une situation que nous avons vite découverte inacceptable.
Il fallait pour cela que les résultats de nos travaux soient crédibles et convaincants et inattaquables, tant vis-à-vis des administrations que d’EDF.
Notre association a donc acheté un oxymètre de qualité ( 310I WTW) ainsi qu’une sonde permettant de faire des mesures jusqu'à des profondeurs de 20 mètres.
Nous avons ensuite envoyé un de nos administrateurs dans un laboratoire d’une des plus importante entreprise française de traitement des eaux pour y suivre une formation spécifique ciblée sur l’emploi et le choix des oxymètres portatifs.
20 pêcheurs furent ensuite à leur tour formés au bord de la rivière à l’utilisation de ces appareils.
Pour obtenir des données exactes et précises surtout incontestables, notre oxymètre était étalonné avant chaque sortie sur le terrain.
Nous avons également, à plusieurs reprises, comparé les valeurs affichées par notre oxymètre à celles affichées par deux autres oxymètres de même marque WTW, l’un appartenant au syndicat des eaux de la Reyssouze et l’autre à la DREAL R.A.
Enfin des représentants de l’ONEMA et de la DREAL Rhône Alpes ont assisté à des mesures faites par nos pêcheurs afin de valider leur savoir faire.
Nos pécheurs ont fourni un travail fastidieux, ils se sont investis dans leur mission avec dynamisme et motivation, car ils ont compris que la sauvegarde de la rivière était à ce prix.
Ils ont réalisé environ 2500 mesures pendant les mois de juin, juillet et août 2003, sur des secteurs souvent très éloignés géographiquement, (Varembon et Coiselet par exemple).
À partir de toutes ces mesures, notre association a élaboré un rapport de synthèse intitulé "et une version résumée intitulée".
Cette étude met en lumière et démontre l’ampleur du processus de désoxygénation qui se produisait dans les retenues des barrages EDF pendant l’été (en particulier celui d’Allement) et son impact sur l’aval de ces barrages. En plus de ses effets directs par asphyxie ou embolie sur les poissons et autres organismes vivants, cette désoxygénation est la cause de la production de composants toxiques (méthane par ex.) qui sont transportés par la rivière.
Sur la base de ce rapport, nous avons pendant des années, à chaque fois que nous en avions l’occasion, pointé du doigt et dénoncé cette situation.
Cette action a été utile : elle a initié un processus de prise de conscience pour certains, de responsabilisation pour d’autres et en tous cas d’amélioration de l’état cette désoxygénation de la rivière.
À ce jour, nous sommes satisfaits de constater que la situation en matière d’oxygénation s’est d’ores et déjà notablement améliorée :
- Les mesures effectuées par les différentes parties (dont PPVA) le montrent, les étés 2009 et 2010 se sont passés sans mortalité piscicole significative sur notre secteur. Ces étés ont pourtant à certains moments été critiques sur une partie de la basse rivière d’Ain.
- Les moyens de suivi et de contrôle sont en place. En particulier une station de mesure multi-paramètres est en place et fonctionne à peu près correctement à l’aval direct du barrage d’Allement. Les résultats des mesures nous sont accessibles, et ils sont discutes régulièrement dans le cadre de la cellule d’alerte.
- PPVA, pour sa part, continue à faire régulièrement des mesures tant à l’amont qu’a l’aval du barrage d’Allement et peut les comparer aux mesures officielles.
En 2015, conformément aux obligations de la Directive Européenne sur l’Eau (D.C.E.) .notre secteur de la basse rivière d’Ain doit avoir retrouvé le "bon état".
En particulier, l’oxygénation de l’eau à la sortie du barrage d’Allement devra être en permanence satisfaisante pour éviter le stress des salmonidés (> 6 mg/litre).
Le problème de la désoxygénation de la rivière par la retenue d’Allement devrait alors être complètement réglé.
Barrage EDF de la basse rivière d'Ain
Demande d’amélioration du fonctionnement des barrages EDF :
La situation au 15 fevrier 2015